
1 500
+ 2
au régime public
Le gouvernement souffre d’un sérieux manque de vision

Nous sommes quelque 1 500 optométristes au Québec. Présents chaque jour, dans chaque région, nous œuvrons en première ligne pour détecter, traiter et prévenir les troubles visuels et les maladies oculaires.
Avec plus de 2,5 millions de visites annuellement, notre rôle est primordial. Et pourtant, le gouvernement fait la sourde oreille à nos demandes répétées de juste rémunération. Ainsi, c’est à regret que l’Association des optométristes du Québec (AOQ) annonce que 85 % de ses membres ont décidé de se retirer de la RAMQ à compter du 21 novembre 2024.

Hausse des frais d’exploitation
Les frais d’exploitation ont augmenté trois fois plus vite que les tarifs à l’acte consentis par le gouvernement, de sorte que la rémunération d’un optométriste par visite de patients RAMQ n’est aujourd’hui que de 3,50 $.

L’impact du vieillissement de la population
Le nombre de patients assurés par le régime public et traités par les optométristes ne cesse de croître. La projection selon la démographie du Québec nous mènera à un pourcentage de consultations RAMQ de 61 % en 2031. Cette croissance accélérée du vieillissement de la population alourdit nécessairement la pratique de l’optométriste au quotidien.

Une présence constante et omniprésente
Les optométristes vont continuer de servir l’ensemble de la population du Québec, il n’y aura pas d’interruption des services, mais les patients de moins de 18 ans et de 65 ans et plus, ainsi que les prestataires de la sécurité du revenu seront malheureusement facturés, comme le sont les autres patients.
Les optométristes veillent à la santé oculaire de toute la population, partout, tous les jours et sur tous les plans.
Ils ont toujours été heureux de servir le public et d’en faire plus pour aider la population. Ils désengorgent le système, les urgences et allègent la tâche des médecins de famille et des ophtalmologistes.
Ils traitent et prennent en charge 180 000 urgences annuellement, ce qui ne coûte au gouvernement que 27 $ par cas, alors que le coût aux urgences est d’environ 600 $ sans compter la rémunération du médecin et l’engorgement.
Ils soutiennent les ophtalmologistes dans le traitement de maladies oculaires comme le glaucome, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et la rétinopathie diabétique -maladies touchant plus d’un million de personnes - et en traitant les personnes atteintes de basse vision.
Pourquoi la non-participation au régime public?
Nous avons été très patients.
L’entente actuelle est échue depuis le 31 mars 2020 et le gouvernement nous a autorisés à présenter nos demandes le 5 juin 2023. Il a ensuite fallu attendre 9 mois avant de recevoir une offre, qui s’est avérée dérisoire, encore une fois en deçà de l’indice des prix à la consommation (IPC)! Quatre ans et demi plus tard, il n’y a donc rien sur la table pour permettre le rattrapage que nous réclamons.
Les tarifs demeurent nettement insuffisants.
Au fil des ans, le gouvernement a imposé des gels de tarifs, des augmentations insuffisantes ou des mécanismes venant réduire les tarifs de certains actes, le financement public des services d’optométrie ne suivant ni l’inflation ni la hausse des coûts d’exploitation (salaires, loyer et équipements). Bien que l’entente précédente en 2018 ait permis un certain rattrapage, les tarifs demeurent nettement insuffisants. Avant, nous déboursions 1 $ par consultation, maintenant notre rémunération par visite de patient est de 3,50 $ (46 $ au privé).
Nous représentons seulement 0,16 % du budget de la santé.
Le gouvernement doit couvrir les coûts et verser des honoraires raisonnables pour chaque patient RAMQ. Il doit aussi reconnaître les résultats de l’étude indépendante qui nous donne raison et dont il a approuvé la méthodologie. Nous ne représentons que 0,16 % du budget de la santé et nos demandes de tarifs sont justes et raisonnables.